
COP16 : Promouvoir le leadership autochtone et la conservation inclusive

Ce texte, rédigé par Joseph Itongwa Mukumo et Esther Ngalula Mbuyi de l'ANAPAC, RDC, a été écrit à l'origine en français et a été traduit et modifié en anglais pour en faciliter l'accès.

Joseph Intongwa Mukumo, directeur exécutif national de l'ANAPAC

Esther Ngalula Mbuyi, boursière ICI de l'ANAPAC participant à la COP16 de la CDB.
Les résultats de la COP16 de la CDB renforcent l'engagement mondial à valoriser et à promouvoir les efforts de conservation menés par les peuples autochtones et les communautés locales (IPLC) en République démocratique du Congo (RDC).
La RDC abrite des écosystèmes vastes et diversifiés, dont la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Cette riche biodiversité n'est pas seulement un trésor mondial, mais aussi une ressource vitale pour les IPLC qui gèrent ces terres depuis des générations. En RDC, l'Alliance Nationale d'Appui et de Promotion des Aires et territoires du Patrimoine Autochone et Communautaire (ANAPAC) est un acteur clé dans le renforcement, la sécurisation et l'amélioration de ces aires conservées. L'ANAPAC est l'une des dix initiatives de l'Initiative pour une conservation inclusive (ICI). Elle s'efforce d'identifier et de cartographier les aires conservées par les communautés et les peuples autochtones (ICCA), également appelées territoires de vie, tout en promouvant leur reconnaissance juridique et en renforçant les systèmes de gouvernance traditionnels. Cette initiative implique directement 20 000 parties prenantes et vise à améliorer la gestion de 120 000 hectares d'écosystèmes vitaux.
Le rapport de la phase 2 de l' ICI met en évidence le rôle indispensable des CLPI dans les efforts de conservation. Il souligne l'importance de sécuriser les territoires traditionnels, d'assurer un accès direct au financement de la biodiversité et de favoriser une gouvernance inclusive pour obtenir des bénéfices environnementaux globaux (BEG).
Tirer parti de la réussite : Les enseignements tirés
La phase initiale de l'ICI en RDC a fourni des informations de base essentielles sur les efforts de conservation menés par les autochtones, soulignant à la fois les défis et les opportunités. L'un des principaux enseignements est qu'il est urgent que les communautés autochtones et locales aient un accès direct aux financements à grande échelle. Cette approche permet aux communautés de mener des efforts de conservation sur leurs terres, d'intégrer les connaissances et pratiques traditionnelles dans les stratégies et plans d'action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et de faire progresser la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal.Lors de la COP16 de la CDB, une étape historique a été franchie avec la création de l'organe subsidiaire permanent sur l'article 8(j), qui prévoit un espace dédié dans les accords environnementaux de l'ONU pour préserver et promouvoir les connaissances traditionnelles. Cette décision, célébrée par le Forum international des peuples autochtones sur la biodiversité (IIFB), représente une étape majeure dans la reconnaissance de la valeur des savoirs traditionnels dans la conservation de la biodiversité.

Légende : Joseph Intongwa Mukumo se joint à d'autres dirigeants autochtones à la CdP16 de la CNUDB pour plaider en faveur de la création de l'Organe subsidiaire permanent sur l'article 8(j).
Renforcer le leadership des femmes dans le domaine de la conservation
Conformément à l'article 8(j) de la Convention sur la diversité biologique, l'ICI, en collaboration avec l'IIFB, a lancé des initiatives visant à renforcer le leadership des femmes autochtones et à intégrer leurs points de vue dans les plans d'action nationaux pour la conservation de la nature. Ces efforts soulignent l'engagement de l'ICI à promouvoir une conservation inclusive et équitable en mettant l'accent sur les contributions des femmes autochtones à la gestion durable des terres.
Financement direct : Un nouveau modèle de conservation
Grâce à l'ICI du FEM-7, un modèle novateur a été mis en place pour canaliser des financements directs vers les organisations autochtones et les communautés locales. Cette approche vise à apporter de multiples avantages environnementaux globaux tout en soutenant des initiatives de développement culturel et économique. En permettant aux CLPI d'accéder aux ressources financières nécessaires à la gestion de leurs territoires, ce modèle renforce la gouvernance et l'autonomie autochtones en matière de conservation.
Étude de cas : Combiner tradition et biodiversité
Dans le territoire Mweka de la province du Kasaï, en RDC, les femmes autochtones Batwa Kandima ont montré comment leurs valeurs culturelles et leurs pratiques traditionnelles préservent des écosystèmes intacts et maintiennent des fonctions écologiques vitales. Ces territoires illustrent l'intégration réussie de la conservation de la biodiversité et du patrimoine culturel autochtone.

Légende : Esther est photographiée ci-dessus avec les autres membres de l'ICI, de gauche à droite : Onel Masardule (Sotz'il, Panama), Lia Lopez (Conservation International), Esther Ngalula (ANAPAC, RDC), William Naimado (IMPACT, Kenya) et Francisco Colipe (Futa Mawiza, Chili).
L'ICI s'est également engagée à intégrer une approche sensible au genre dans toutes ses initiatives menées par l'IPLC. Chaque initiative développe un plan d'action pour l'égalité des sexes (GAP) afin de garantir l'équité entre les sexes dans les efforts de conservation. Des responsables et des ressources spécifiques sont affectés à la mise en œuvre effective de ces plans. En adoptant cette perspective, l'ICI réaffirme son engagement à soutenir le leadership des peuples autochtones en valorisant les connaissances traditionnelles qui démontrent que les communautés autochtones ont un lien profond avec la nature. Il est essentiel de reconnaître et de valoriser les contributions des IPLC et d'intégrer leurs idées dans tous les aspects de la conservation.
Une vision pour l'avenir
"Nous nous réjouissons d'aller de l'avant ensemble avec l'initiative de conservation inclusive, en rendant la vie des peuples autochtones plus durable. Notre voyage est placé sous le signe de l'unité et du respect, et chaque pas en avant témoigne de la force et de la sagesse de nos communautés."
- Joseph Itongwa MukumoDirecteur exécutif national, ANAPAC ;
Esther Ngalula MbuyiMembre de l'ICI